Une rencontre à Paris - 1

J’écartais ma tablette et la posais sur une chaise à côté de moi lorsque le serveur déposa le thé sur la petite table devant laquelle j’étais assise.

L’air de rien, il jeta un long coup d’œil à mes jambes gainées d’un collant gris perle. Il faut dire que ma minirobe, d’un coloris assorti, était remontée en haut de mes cuisses, laissant presque voir mon entrejambe.

J’éprouve beaucoup de plaisir à mettre cette minirobe en laine qui est, à la fois, très élégante et confortable. Mais j’oublie toujours que, par temps de pluie, un étrange phénomène, probablement lié à l’électricité statique, fait que cette robe, déjà courte, remonte le long de mes cuisses à mon insu.

A vrai dire, je m’en fiche un peu. Je ne suis pas le genre de filles qui passe son temps à lisser sa jupe ou sa robe pour empêcher qu’on voie mes cuisses. Si je mets une minirobe, c’est tout de même pour qu’on admire mes jambes et ma silhouette.

Tout en laissant infuser mon thé, j’admirais la décoration intérieure du café et, en particulier, les moulures Art Déco. Elles dataient de l’époque ou cet établissement avait ouvert, dans les années 1920.
Les restaurations menées depuis n’avaient pas dénaturées le style originel voulu par l’architecte et il était probable que Picasso ou Joséphine Baker, jadis habitués des lieux, avaient pu les admirer de la même façon que moi aujourd’hui.

C’est en laissant courir mon regard le long de la ligne élégante du miroir qui habillait le mur en face que je la vis. Elle était assise dans le fond, à demi dissimulée par l’ombre d’un pilier.
Elle était toutefois assez visible pour que je réalise qu’elle me matait, depuis la banquette ou elle état assise.

Elle eut un bref sourire lorsqu’elle réalisa que je l’avais repérée. Cela ne l’empêcha pas de me détailler ostensiblement, de la tête aux pieds, arrêtant longuement son regard au niveau ou le bas de ma robe devait dissimuler la partie la plus secrète de mon anatomie.

Avec une petite moue moqueuse, je croisais et décroisais mes jambes. Si elle avait été assez rapide, elle avait eu le temps d’apercevoir une partie plus foncée au niveau de mon entrejambe, prouvant que je n’étais pas une adepte de l’épilation totale.

Elle sourit et inclina la tête, comme pour me remercier. A moins que ce ne soit uniquement le fruit de mon imagination.

Du coup, je la détaillais à mon tour et j’eus un petit frisson. La femme était grande, mince et paraissait musclée. Elle avait un visage qui lui donnait une expression androgyne.
Non pas qu’elle fût vraiment androgyne, mais elle était habillée d’un jean noir et d’un blouson de cuir de même couleur et des cheveux châtains bouclés encadraient son visage, lui donnant un côté garçon manqué.

Elle ressemblait à Ripley, l’héroïne du film Alien. J’avais vu ce film l’été de mes treize ans, avec une copine.
Julia (la copine) tressaillait de peur à chaque scène et se collait à moi, me serrant de toute la force de ses bras. Nous étions très peu vêtues (il faisait plus de 30°) et je dois dire que je profitais de l’occasion pour mettre mes mains partout sur le corps de Julia, au prétexte de la rassurer et de calmer son excitation.

Puis ce fut la scène ou Ripley, vêtue d’une petite culotte et d’un top rendu presque transparent par la sueur, doit affronter le monstre Alien. Je sentis une tiède humidité sourdre entre mes cuisses, sans trop savoir si c’était le corps de Ripley ou celui de Julia qui me faisait cet effet.

Depuis, Ripley fut souvent l’héroïne de mes masturbations solitaires. Généralement, c’était la fessée qu’elle m’administrait après m’avoir attachée à quelque lourde structure de métal du vaisseau spatial.
Puis, elle profitait de moi, de ses doigts et de sa langue, jusqu’à ce que nous soyons au bord de l’orgasme.
C’est là, juste au moment ou nous montions au paradis, que l’Alien surgissait et nous dévorait, ses crocs déchirant nos chairs encore palpitants de plaisir.

Je rêvassais donc lorsque l’inconnue du café mit fin à mes souvenirs d’adolescente. Elle se leva et se dirigea vers le sous-sol, là où se trouvent les toilettes.
Passant devant moi, elle me lança un regard de défi. Suis-moi si tu l’oses.

Mue par une irrésistible impulsion, je me levais à mon tour et la suivis. Je descendis l’escalier dont elle venait de dévaler les marches et je me dirigeais vers la porte des toilettes femmes.

Alors que je passais devant un renfoncement ou se trouvait autrefois une cabine téléphonique, une main saisit mon bras. Elle m’attira dans cette alcôve et, en quelques secondes, je fus dans ses bras, échangeant avec elle un baiser.

Elle était à la fois douce et ferme. Ses mains me maintenaient fermement contre le mur, sans doute pour le cas où j’aurais décidé de fuir. Mais je n’en avais pas l’intention et je nouais mes bras autour de son cou, savourant ce baiser.

Je rompis l’étreinte, le souffle court. Pendant que je reprenais ma respiration, elle en profita pour glisser sa main sous ma robe, épousant la forme de mes fesses, puis remontant le long de mes reins.

- Les toilettes sont petites, ici, dit-elle. On peut aller ailleurs, si tu veux…
- Où ?
- Chez moi, c’est pas loin.
- D’accord…
- Dans cinq minutes, devant le café… J’ai une Clio rouge…

Sans me laisser le temps de répondre, l’inconnue me bâillonna d’un baiser puis s’enfuit en remontant les escaliers quatre à quatre.

Je restais quelques minutes, un peu étourdie, puis j’en profitais pour aller vraiment aux toilettes. A mon retour dans le café, je laissais de la monnaie sur la table et je sortis.

Il tombait quelques gouttes, dehors. Rien que de très normal à Paris, en novembre. Je regardais si je voyais une Clio rouge, mais il n’y en avait pas.
J’attendis cinq bonnes minutes, craignant que la pluie ne se renforce. Je commençais à me dire que la fille s’était moquée de moi. Elle pourrait raconter à ses copines et copains une histoire qui les ferait surement rire.

Et puis une Clio rouge s’arrêta le long du trottoir, indifférente aux automobilistes qui klaxonnaient. Elle m’ouvrit la porte. Je m’engouffrais à l’intérieur.

Elle démarra, lançant une bordée d’injures à ceux qui râlaient, même si je doutais qu’ils puissent entendre.

- Désolée, j’ai un langage de charretière ! fit-elle en riant.

Je ris avec elle. Elle remonta le boulevard, en direction de la Seine, puis longea le fleuve. Elle connaissait visiblement bien Paris, car elle prit un dédale de petites rues pour éviter la circulation.

- Tu circules en voiture dans le centre de Paris ? demandais-je, autant par curiosité que pour trouver un truc à dire.
- Non, c’est rare. J’ai du matériel dans le coffre que je ne peux pas trimballer dans le métro !

Nous étions quelque part dans le 15ème arrondissement, probablement pas très loin du métro aérien. Il me semblait apercevoir, de temps à autre, le sommet de la tour Montparnasse.

- A propos, je m’appelle Marion…
- Enchantée, moi c’est Chan !
- Tu es Chinoise ?
- Du côté maternel seulement. Mon prénom est celui de ma grand-mère.

Dans une petite rue, elle entra sous un porche qui donnait dans une cour intérieure d’un immeuble cossu. Elle m’entraina vers le fond ou se trouvait un bâtiment beaucoup moins cossu qui devait être, à l’époque, un commerce ou un atelier. Elle habitait au troisième et dernier étage.

Elle ouvrit la porte et m’invita à entrer. Je restais sur le seuil, ébahie. L’appartement était d’une seule pièce, dont la moitié (le mur du fond et le plafond) était constitué d’une verrière ancienne en fer forgé qui donnait l’impression qu’on était en plein air.

J’entrais et je jetais un œil curieux sur cet appartement qui était en grande partie un atelier. Il y avait des tableaux partout et la peinture était omniprésente.

Il fallait descendre quelques marches pour accéder à une partie constituée d’une cuisine et de toilettes et salle de bains. Je me mis à rire en voyant que le lit était sous la verrière. Je ne pouvais pas vraiment voir si d’autres immeubles avaient leurs fenêtres qui donnaient sur cette verrière, mais, dans un endroit aussi dense que Paris, j’étais sûre de la réponse.

Elle m’aida à enlever mon imper, qu’elle mit sur un fauteuil en cuir assez fatigué. Elle enleva son blouson de cuir qui alla rejoindre mon imper.

- Alors, comment trouves-tu mon royaume ?
- Original et fascinant. Ce doit être rare de trouver un atelier comme ça, en plein centre de Paris, non ?
- Je ne sais pas. J’en ai hérité. Mais tu as surement raison.

Elle tournait autour de moi, un peu comme si elle voulait étudier toutes mes facettes.

- Ca de dirait de poser pour moi ?
- Nue ?
- Bien sûr ! fit-elle en riant.
- Ok !

Elle était incroyablement sexy, un peu plus âgée que ce que j’avais d’abord pensé. Disons qu’elle avait autour de quarante ans. Mais elle avait une silhouette et une allure qui faisaient qu’on lui donnait facilement dix ans de moins.

Elle était Ripley et son appartement était comme un vaisseau spatial posé dans le ciel de Paris. Je ne voyais pas d’Alien, ou peut-être qu’elle était à la fois Ripley et l’Alien ?

Elle s’approcha de moi et me prit par la taille. Mes bras, d’instinct, se refermèrent autour de son cou.
Ce fut un long baiser qui me fit frissonner depuis les épaules jusqu’au creux des reins. Elle me prit par la main et m’entraina vers le fond de son loft, vers le lit.

Il y a deux heures, je ne connaissais pas cette fille. Et là, j’étais prête à m’abandonner à elle sans aucune réserve.

- Sais-tu ce que j’aimerais ? me chuchota t’elle.
- Non…
- Que tu te déshabilles pour moi. J’adore voir une jolie fille se déshabiller…
- Un strip-tease ? fis-je, moqueuse.
- Non ! Tu fais exactement comme si je n’étais pas là.

Le problème c’est qu’elle était là, allongée sur son lit. Son regard sur moi changerait forcément mes réactions, les rendant moins naturelles.

J’enlevais mes chaussures, puis j’attrapais le bas de ma minirobe et la fit passer par-dessus ma tête.
Je disciplinais un peu mes cheveux, jetant un œil sur Marion. Elle me regardait, mollement étendue sur le lit, me détaillant de bas en haut avec un regard qui me troublait infiniment.

- Tu ne portes jamais de soutif ?
- Très rarement.
- Tu as de jolis seins…
- Merci.

Je m’assis sur un fauteuil, en face d’elle, et j’entrepris d’ôter mes collants. C’est une opération assez rarement sexy, contrairement aux gestes qu’il faut pour ôter des bas. Enfin, c’est mon avis.
Je n’avais pas de culotte.

Je restais assise, les jambes légèrement écartées et les bras sur les accoudoirs du fauteuil. Marion m’examinais et je soutins son regard. Elle avait de beaux yeux verts.

- Je peux te photographier ?
- Oui.
- Merci.

Elle s’empara d’un appareil photo énorme, comme ceux paparazzi et elle commença à me shooter sur toutes les coutures.
J’aimais ça. Il y a surement chez moi un côté narcissique, mais se laisser photographier nue, c’est aussi s’abandonner à l’autre, se mettre à sa merci.
Peut-être pas pour des modèles professionnelles, mais je n’étais pas une mannequin, même si j’avais essayé, à dix-huit ans.

C’est aussi une situation ou je sens monter mon désir.
Marion n’avait qu’à tendre la main et j’étais à elle…

(à suivre)
11 ay önce
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pantheredesneiges
pantheredesneiges Yayımcı 10 ay önce
kime Catwomanmeows : The scene where Ripley is in her underwear, while the monster is roaming around, is perfectly erotic, I think!
Maybe I'm too perverse? Who knows ?
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Catwomanmeows
Catwomanmeows 10 ay önce
Paris café with Picaso paintings and Josephine Baker singing, I’m there! And the “recess where a phone booth once stood,” such attention to bring us into the 21st century. And we get the familiar exhibitionist we all know so well. Chan, no underwear! lol

And using the sci fi horror film Alien as a sexual fantasy?? Oh, but you were a teenager! lol Such a vivid imagination, Professor!

And Marion driving a Clio. Hmm, I wonder who also drives a Clio?

Let the photo session begin! 
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pantheredesneiges
pantheredesneiges Yayımcı 11 ay önce
kime raminagrossebite : Merci !
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raminagrossebite
raminagrossebite 11 ay önce
Tigresse ou panthère, tu nous fais vraiment rêver avec tes histoires érotiques originales et superbement écrites qu'on ne lit que d'une main ! :smirk:
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pantheredesneiges
pantheredesneiges Yayımcı 11 ay önce
kime laurent7891 : C'est vrai que l'atmosphère de ces brasseries est propice à ce genre d'aventures. Je ne saurais dire pourquoi, mais c'est un lieu ou se font des rencontres qu'on ne ferait pas ailleurs.
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pantheredesneiges
pantheredesneiges Yayımcı 11 ay önce
kime laurent7891 : La censure du rongeur est de plus en plus absurde.
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laurent7891
laurent7891 11 ay önce
Chère Chan,  j’avais rédigé un commentaire dès hier , certes un peu long, pour dire tout le bien et le plaisir de vous lire. Je vous racontais avoir vécu dans une brasserie parisienne,  une aventure similaire ( hetero) et j’exprimais toute la puissance érotique de ce souvenir obtenue grâce à votre récit  : censure totale d’XH et sentiment de dégoût et surtout de déception vis à vis de vous.
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DrWhoWhatandWhere
DrWhoWhatandWhere 11 ay önce
kime pantheredesneiges : yup..it seems
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DrWhoWhatandWhere
DrWhoWhatandWhere 11 ay önce
kime pantheredesneiges : or a good ice breaker if that was the first time you were with the woman ..mmm
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pantheredesneiges
pantheredesneiges Yayımcı 11 ay önce
kime DrWhoWhatandWhere : Ripley is also a character in the novels of Patricia Highsmith (of which two films were made). Certainly the two Ripleys are very different. Nevertheless, I always wondered if Ridley Scott had chosen this name to make a nod to this great American novelist. I suppose so.
Tights are a real love killer ! It happened to me, once, to trip over myself and find myself on the ground, to the laughter of the woman who was looking at me !
It could also make a nice scene in a story !
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pantheredesneiges
pantheredesneiges Yayımcı 11 ay önce
kime DrWhoWhatandWhere : The rodent strikes again!
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pantheredesneiges
pantheredesneiges Yayımcı 11 ay önce
kime Sylphid : Thank you ! Next episode to be followed... maybe tomorrow (depending on the weather)
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DrWhoWhatandWhere
DrWhoWhatandWhere 11 ay önce
So nice to see you writing again my dear friend Chan...your stories are always so titillating and leave us wanting for so much more at the end of each chapter. I agree with you...removal of pantyhose is not as alluring as hose and heels but I am sure Marion found you quite sensuous...as I would (oops). When you mentioned Ripley my mind immediately went to Sigourney Weaver ...and for me she likewise provided many hour of alone time pleasure while studying in grad school (TMI ?) ..and her panty and tank scene in Alien ...WOW💦🔥🔥🔥 (I actually had the pleasure of sitting next to her on a business trip to LA..) I so look forward to where your future chapters go...always exciting reading you Chan
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DrWhoWhatandWhere
DrWhoWhatandWhere 11 ay önce
I did write you a response Chan but it is now gone...is xh at it again...I did have a link in it but not has not been an issue befoe..anyway, I will reply again tomorrow as I do need some Zzzzzzzzzzzzzzz's
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Sylphid
Sylphid 11 ay önce
That was lovely to read. This erotic story is well written with talent. We are impatient to read the next episode. Kisses. 
Yanıt Ver
DrWhoWhatandWhere
DrWhoWhatandWhere 11 ay önce
Such a beautiful, erotic beginning to your latest adventure dear Chan. I eagerly await your all the ways you might be modeling for this older woman Marion. As soon as you said Ripley my mind went right to Sigourney Weaver...she was so sexy in Alien and did provide a source of pleasure for me as well
https://rockboci.tumblr.com/post/692997578701307904
I agree as well with you...removal of pantyhose while enticing is not anywhere the same as removing heels and stockings especially sans panties...wonderful beginning Chan...worth the wait
Yanıt Ver