Mon rapport à mon corps
Aussi étrange que ça puisse paraître, vu le nombre de photos que je poste, je n'aime pas mon corps. Je le déteste. Je me déteste. Ma chair et ma peau me dégoûtent. J’ai parfois tellement de mal à me regarder dans un miroir… Je suis terrorisée (littéralement) à l'idée qu'on me voie à poil. Qu'on voie mes seins trop gros, mon ventre trop gros, mes grosses cuisses, mon corps si dodu, qui prend tant de place...
Mes "racines" sont méditerranéennes : mes tantes, mes grand-mères et ma mère ont toutes des formes opulentes et je peux dire qu'elles me laissent un héritage mammaire... conséquent. Il y en a aucune avec un bonnet inférieur au D ! J'étais déjà bien partie pour avoir des formes. J'ai toujours été en léger surpoids petite et pré-ado, je suis née comme ça, mon corps a toujours été rond, replet, grassouillet...
Et en même temps, on m'a toujours appris à me détester. J'ai été élevée et ai grandi avec l'idée du "tu serais jolie si..." ou bien "t'es mignonne mais t'es grosse". Le mot "Grosse" a toujours eu un impact négatif pour moi, puisqu'il a toujours été utilisé avec un manque de tact total. Oui, c’était moi, cette petite qui pourrait être jolie si, cette petite grosse mal fagotée dans des habits trop petits à qui on disait : « tu vois, si tu mincissais, tu rentrerais dedans »… Cette petite grosse qui chialait parce qu’elle avait la dalle et qu’elle ne serait jamais jolie si elle y cédait…
Arrivée à l'adolescence, ça a commencé à devenir plus compliqué... J'étais (et suis toujours) "grande gueule" par rapport à certains trucs. Je me suis vite mis sur le dos les "caïds" qui faisaient chier tout le monde et que j'étais une des seules à remettre à leur place. J'ai eu 3 ans de galère où j’ai subi chaque jour un harcèlement scolaire acharné et intense... Qui a débouché sur une phobie scolaire et des troubles du comportement alimentaire. La bande de caïds a fini par se faire virer de la section mais ça a continué. La réponse de ma famille ? Fais un régime et on ne te dira plus rien.
J'ai vécu d'autres trucs qui ont fait qu'à cette période, j'ai commencé à vachement grossir et à aller bien au-delà du stade du "léger surpoids" . Un peu la pyramide infernale, où l’on prend tellement cher qu’il faut compenser de toute urgence quelque part, quel qu’en soit le prix…
Il y a un nom sur les complexes à l'extrême : la dysmorphie. Et ce n'est pas des discours du genre "aime-toi et les autres t'aimeront" (ce qui est complètement faux, puisque quand on est grosse, plus on porte des tenues qui montrent son corps, plus on reçoit des remarques à la con sur ce que l’on devrait porter ou non) qui aident à vaincre ça... D'ailleurs j'ai un peu du mal avec ces discours culpabilisants et injonctifs. C'est OK de ne pas s'aimer. C'est presque normal, quand l’on ne peut pas trouver de fringues dans un magasin lambda, que les médias ne représentent jamais des corps comme le sien positivement, que les médecins nous disent que l’on va crever alors que l’on va les voir juste pour un rhume, que les gens nous font chier...
Et ça me bloque beaucoup dans ma sexualité, dans mon rapport à la nudité, alors que j'ai tellement envie d'être libre et faire ce que je veux de mon corps....
Mais j’essaie d’avancer, même si c’est très difficile : j’essaie de changer directement mon rapport à mon corps nu ; avant, je ne pouvais même pas me regarder dans la glace habillée (et encore moins à poil) - ça a changé. J'ai un petit rituel depuis longtemps (prévention des vergetures apparemment) : me mettre de la crème sur le corps chaque soir. Avant je le faisais vite fait, et puis au fur et à mesure j'ai pris le temps. J'ai pris le temps de caresser chaque parcelle de ma peau, chaque pli, chaque bourrelet... j'en suis au moment où je me dis "regarde comme ta peau est douce", "admire toute cette peau, toute cette chair"... J'espère encore avancer…
Sinon parfois quand je me caresse avec mon vibro, je m'assieds dans une chaise et je me regarde dans le miroir... Et ça m'aide aussi, parce que je me trouve belle dans le plaisir, je me sens humaine... Je ne saurais pas trop expliquer pourquoi...
Du coup j'oscille entre des moments où mon corps me dégoûte franchement et d'autres où je suis dans une espèce d'érotisation bienveillante de mes formes...
Bref, l'acceptation et l'amour de soi ne se fait pas en un claquement de doigt, c'est un long chemin tortueux, avec beaucoup de doutes et de questions… Même si j’ai beaucoup de mal à arrêter de me détester, et que de trouver des gens qui m’aideraient (des pros) ce n’est pas facile…
J'aimerais m'aimer sans mincir et sans penser que la seule façon d'accéder à la beauté, c'est de se conformer à ses canons et ses diktats...
Mes "racines" sont méditerranéennes : mes tantes, mes grand-mères et ma mère ont toutes des formes opulentes et je peux dire qu'elles me laissent un héritage mammaire... conséquent. Il y en a aucune avec un bonnet inférieur au D ! J'étais déjà bien partie pour avoir des formes. J'ai toujours été en léger surpoids petite et pré-ado, je suis née comme ça, mon corps a toujours été rond, replet, grassouillet...
Et en même temps, on m'a toujours appris à me détester. J'ai été élevée et ai grandi avec l'idée du "tu serais jolie si..." ou bien "t'es mignonne mais t'es grosse". Le mot "Grosse" a toujours eu un impact négatif pour moi, puisqu'il a toujours été utilisé avec un manque de tact total. Oui, c’était moi, cette petite qui pourrait être jolie si, cette petite grosse mal fagotée dans des habits trop petits à qui on disait : « tu vois, si tu mincissais, tu rentrerais dedans »… Cette petite grosse qui chialait parce qu’elle avait la dalle et qu’elle ne serait jamais jolie si elle y cédait…
Arrivée à l'adolescence, ça a commencé à devenir plus compliqué... J'étais (et suis toujours) "grande gueule" par rapport à certains trucs. Je me suis vite mis sur le dos les "caïds" qui faisaient chier tout le monde et que j'étais une des seules à remettre à leur place. J'ai eu 3 ans de galère où j’ai subi chaque jour un harcèlement scolaire acharné et intense... Qui a débouché sur une phobie scolaire et des troubles du comportement alimentaire. La bande de caïds a fini par se faire virer de la section mais ça a continué. La réponse de ma famille ? Fais un régime et on ne te dira plus rien.
J'ai vécu d'autres trucs qui ont fait qu'à cette période, j'ai commencé à vachement grossir et à aller bien au-delà du stade du "léger surpoids" . Un peu la pyramide infernale, où l’on prend tellement cher qu’il faut compenser de toute urgence quelque part, quel qu’en soit le prix…
Il y a un nom sur les complexes à l'extrême : la dysmorphie. Et ce n'est pas des discours du genre "aime-toi et les autres t'aimeront" (ce qui est complètement faux, puisque quand on est grosse, plus on porte des tenues qui montrent son corps, plus on reçoit des remarques à la con sur ce que l’on devrait porter ou non) qui aident à vaincre ça... D'ailleurs j'ai un peu du mal avec ces discours culpabilisants et injonctifs. C'est OK de ne pas s'aimer. C'est presque normal, quand l’on ne peut pas trouver de fringues dans un magasin lambda, que les médias ne représentent jamais des corps comme le sien positivement, que les médecins nous disent que l’on va crever alors que l’on va les voir juste pour un rhume, que les gens nous font chier...
Et ça me bloque beaucoup dans ma sexualité, dans mon rapport à la nudité, alors que j'ai tellement envie d'être libre et faire ce que je veux de mon corps....
Mais j’essaie d’avancer, même si c’est très difficile : j’essaie de changer directement mon rapport à mon corps nu ; avant, je ne pouvais même pas me regarder dans la glace habillée (et encore moins à poil) - ça a changé. J'ai un petit rituel depuis longtemps (prévention des vergetures apparemment) : me mettre de la crème sur le corps chaque soir. Avant je le faisais vite fait, et puis au fur et à mesure j'ai pris le temps. J'ai pris le temps de caresser chaque parcelle de ma peau, chaque pli, chaque bourrelet... j'en suis au moment où je me dis "regarde comme ta peau est douce", "admire toute cette peau, toute cette chair"... J'espère encore avancer…
Sinon parfois quand je me caresse avec mon vibro, je m'assieds dans une chaise et je me regarde dans le miroir... Et ça m'aide aussi, parce que je me trouve belle dans le plaisir, je me sens humaine... Je ne saurais pas trop expliquer pourquoi...
Du coup j'oscille entre des moments où mon corps me dégoûte franchement et d'autres où je suis dans une espèce d'érotisation bienveillante de mes formes...
Bref, l'acceptation et l'amour de soi ne se fait pas en un claquement de doigt, c'est un long chemin tortueux, avec beaucoup de doutes et de questions… Même si j’ai beaucoup de mal à arrêter de me détester, et que de trouver des gens qui m’aideraient (des pros) ce n’est pas facile…
J'aimerais m'aimer sans mincir et sans penser que la seule façon d'accéder à la beauté, c'est de se conformer à ses canons et ses diktats...
7 years ago
L'amour sincère d'une autre personne peut aider également, mais le premier travail doit venir de soi, et tu as bien commencé. Bravo.
Bonne chance et je suis ouvert si tu veux en parler...
Bises et courage !
(en espérant que le processus d'acceptation poursuive son chemin... et je ne vois pas pourquoi ça ne serait pas le cas)