FELL 04

D’ALICE
Gabriel Lecoureur

Coudes et seins appuyĂ©s sur le comptoir, Alice se demandait si le petit brun en face d’elle pouvait sentir d’oĂč il Ă©tait l’effluve puissant que dĂ©gageait Ă  ce moment son sexe humide.



Elle supposait que non, mais on l’avait dĂ©jĂ  surprise auparavant alors qu’elle pensait que cette forte odeur n’était due, en partie tout du moins, qu’à son imagination. Et lĂ , elle ne portait pas de protĂšge-slip, et ses sous-vĂȘtements Ă©taient dĂ©jĂ  malmenĂ©s par les petites touchettes du dĂ©but d’aprĂšs-midi quand elle dĂ©taillait les captures d’écran du dernier porno qu’avait ramenĂ© un client (avec une semaine de retard, ce qui, au vu du tarif dans ce cas, signifiait soit que ce beau quadra avait Ă©tĂ© trĂšs occupĂ©, soit que le film Ă©tait vraiment passionnant). Elle savait d’amĂšre expĂ©rience que les hommes n’aimaient guĂšre l’odeur de son sexe. Il en Ă©tait peut-ĂȘtre de mĂȘme pour lui.

Or lui, elle n’avait pas envie de le faire fuir. Si elle avait coulĂ© si rapidement, c’était en se demandant si ses cuisses Ă©taient aussi musclĂ©es que le laissaient supposer ses chaussures de marche et son Ă©norme sac Ă  dos. Alice adorait les cuisses musclĂ©es, c’était une de ses folies. Beaucoup de ses amies craquaient sur les bras des baraquĂ©s, les Ă©paules bien dessinĂ©es, cette ligne d’ombre douce qui dĂ©marquait chaque bloc de chair dense et contractĂ©e (car ils contractaient toujours les biceps, l’air de rien, quand ils se savaient observĂ©s, les petits salauds). Elle prĂ©fĂ©rait, pour sa part, les cuisses. Le rĂ©sultat Ă©tait souvent plus discret, c’est vrai, et difficile Ă  apprĂ©cier rĂ©guliĂšrement dans le mĂ©tro, mĂȘme quand c’était l’époque des bermudas, mais c’était une zone plus proche de son terrain d’action. Aucun homme ne l’avait jamais prise dans ses bras.

En revanche, elle avait eu l’occasion d’embrasser de nombreuses cuisses, de nombreuses et dĂ©licieuses maniĂšres.

D’oĂč il pouvait venir comme ça, avec son gros sac et sa lĂ©gĂšre odeur de sueur ? Tout donnait l’impression qu’il rentrait d’une longue balade, d’un week-end camping, n’était le jean serrĂ© qui avait permis Ă  Alice de se faire une belle petite idĂ©e de son fessier quand, passant la porte du vidĂ©o-club avec un bonjour indĂ©cis noyĂ© dans les clochettes, il s’était retournĂ© pour poser son pacquage au sol et rĂ©cupĂ©rer accroupi son portefeuille. En randonnĂ©e, on porte un short, voir un pantalon de jogging, certainement pas un jean ! Peut-ĂȘtre s’était-il changĂ© entre-temps, et qu’il avait effectivement dans son sac un jeu de shorts ou de pantalons. Non, elle l’imaginait plutĂŽt pester intĂ©rieurement en se rendant compte, au bout d’une journĂ©e de marche, que ce jean, si confortable quand il traversait Paris de long en large, commençait Ă  lui brĂ»ler durement l’entrecuisse. Probablement, avait-il passĂ© la journĂ©e du lendemain Ă  rĂ©guliĂšrement descendre le pli qui se formait Ă  son aine quand il marchait, Ă  sentir le tissu Ă©pais coller Ă  la sueur de ses fesses et ses cuisses (musclĂ©es ?) qui s’échauffaient Ă  force de frottements. Elle songeait Ă  la dĂ©livrance que ce serait pour lui, Ă  tout le bien-ĂȘtre qui le submergerait si elle le libĂ©rait de la tension de la toile, si elle glissait ses mains fraĂźches (puis brĂ»lantes) dans son pantalon, avant de le faire descendre sous ses genoux et de tracer sur sa peau meurtrie par les coutures des sillons de salive avec la pointe de sa langue


C’est cette image qui la fit mouiller pour de bon.



Alice aimait sucer les hommes. Passionnément.

C’était sa seule pratique. La seule chose qui la comblait. Qui lui donnait Ă  elle aussi du plaisir. À chaque frottement du gland sur son palais, chaque passage de sa langue sur le frein, chaque fois qu’elle avalait la salive luisante sur la queue dure qui se logeait dans le creux de sa joue, chaque fois une vague toujours plus grande de plaisir baignait son cerveau. Quand elle admirait ce morceau de chair ferme, cette grosse cerise rouge profond et pleine de sang bouillonnant, cette peau si fine et sensible tendue Ă  craquer, sa gorge se serrait de tendresse, elle ne dĂ©sirait plus qu’une chose, la garder intacte en elle, contre sa glotte, l’emmitoufler de chaleur humide, lui parler sans mots pour lui susurrer qu’elle en Ă©tait amoureuse. Elle la pompait, cette queue qui l’affolait, de plus en plus fort, la lĂ©chait frĂ©nĂ©tiquement, enfournait loin, toujours plus loin la tige de bonheur, et ça montait en lui, et ça montait en elle, dans sa cervelle en Ă©bullition et pourtant si sereine, si pleine d’un seul but, d’un seul Ă©lan. Son esprit formait une boule compacte de plaisir, et quand alors venait la dĂ©livrance, cette boule alourdie tombait douloureusement Ă  travers son ventre avant d’exploser entre ses cuisses. Son petit dĂ©lice ; le cadeau d’Alice. Accroupie ou Ă  genoux, elle gouttait sur le sol tandis que lui se dĂ©versait consciencieusement en elle. Elle dĂ©glutissait et sentait son sel la traverser de part en part. Cette essence se diluant en elle, avant de se mĂȘler Ă  sa propre liqueur coulant de son vagin


Dieu qu’elle aimait ça




Elle avait dĂ©couvert ce plaisir assez tard, deux ans aprĂšs avoir quittĂ© le lycĂ©e. Jusqu’alors, elle avait bien tentĂ© les façons « normales », mais sans que cela lui laisse de souvenir impĂ©rissable. Se laisser tripoter au collĂšge, laisser les garçons lui fourrer une langue dans son oreille, son cou, sa bouche, et surtout sur ses seins, qu’elle avait dĂ©jĂ  volumineux Ă  l’ñge du brevet des collĂšges, qui avaient distrait nombre de camarades de classe (et de professeurs) et qui faisaient encore aujourd’hui sa fiertĂ©. Ses seins, ils les touchaient frĂ©nĂ©tiquement, pinçaient ses pointes, les tĂ©taient et les caressaient encore. Ils n’avaient que ça en tĂȘte, alors qu’elle attendait plus d’eux. Ils s’y attardaient, comme s’ils n’osaient pas descendre plus bas, ce qui Ă©tait sĂ»rement vrai.

Le premier Ă  avoir dĂ©passĂ© son nombril pour aller chercher la femme sous les seins de la fille, c’était dans les toilettes du dortoir, lorsque ses parents l’avaient envoyĂ©e dans ce collĂšge, en banlieue.

Alice ne se souvenait plus de son prĂ©nom, et de toute maniĂšre, ce n’était pas important, il n’était pas vraiment Ă©lĂšve, il Ă©tait de passage. Ses parents l’avaient inscrit lĂ  en quittant le Portugal. Il ne parlait pratiquement pas français, et Alice ne le voyait en tout et pour tout que dans les classes de soutien, bien qu’ayant facilement passĂ© les dix-sept ans. Elle en avait quatorze. Il l’avait coincĂ©e dans les toilettes et avait fait comme tous les autres, lui avait caressĂ© les seins sous le T-shirt et sucĂ© la langue.

Puis il s’était arrĂȘtĂ©, subitement, s’était assis et avait sorti son sexe de son short de foot.

Alice en voyait un pour la premiĂšre fois en Ă©rection. Elle se souvient de l’avoir trouvĂ© vraiment trĂšs gros.

— Mets-la-là, lui dit-il, en se tapotant les lùvres de l’index, et de pointer son gland sombre.

Elle fit non violemment de la tĂȘte, et scella les dents pour confirmer son refus. Il insista, la tira par le poignet pour la faire agenouiller devant lui, mais elle rĂ©sista.

Sans s’enfuir du cabinet.

Alors, il lui avait attrapĂ© l’élastique de son pantalon de pyjama gris clair et le lui avait descendu aux chevilles. Puis il avait saisi les cĂŽtĂ©s de sa culotte bleu et blanc et l’avait brutalement baissĂ©e. Alice avait fermĂ© les yeux.

Elle l’avait senti se figer, puis cracher, et se lever. Elle avait rouvert les yeux, et elle le regardait se rhabiller l’air en colĂšre (ou bien Ă©tait-ce un air dĂ©goĂ»tĂ© ?), avant de la pousser, d’ouvrir la porte et s’en aller.

Elle avait passé le reste de la nuit dans les toilettes à se demander si elle allait éclater en sanglots.



AprĂšs cette expĂ©rience, elle ne permit plus qu’on vĂźt son sexe. Le visage brun aux yeux fĂ©roces et au nez froncĂ© la harcela plusieurs semaines dans sa tĂȘte. Il revenait au premier plan avec un luxe de dĂ©tails chaque fois qu’un garçon commençait Ă  jouer un peu trop avec l’élastique de sa culotte.

Elle comprit plus tard, arrivĂ©e au lycĂ©e, qu’elle souffrait d’une dĂ©formation. Ses petites lĂšvres, plus grandes que ses grandes lĂšvres, dĂ©passaient de son sexe. C’était ça qui avait coupĂ© l’envie du caĂŻd des toilettes. Elle vĂ©cut quelque temps avec l’impression d’ĂȘtre Ă  jamais condamnĂ©e Ă  cacher son secret, avant de dĂ©couvrir sur internet qu’une opĂ©ration esthĂ©tique, la « nymphoplastie », Ă©tait possible, courante, et lui permettrait de remĂ©dier Ă  son problĂšme. Elle n’en parla Ă  personne, mais se promit de s’offrir cette opĂ©ration Ă  la sortie du lycĂ©e. Les choses firent qu’elle attendit encore un peu plus longtemps, parce qu’aprĂšs tout elle ne faisait pas qu’économiser son argent chaque mois, et que de toute façon, il n’y avait pas que « ça » dans la vie. Les garçons, de toute maniĂšre, elle Ă©tait encore trop timide pour en frĂ©quenter assez rĂ©guliĂšrement pour que ce souci devienne vraiment gĂȘnant.



Ne sachant encore prĂ©cisĂ©ment ce qu’elle voulait faire, elle entra Ă  la fac, et passa deux annĂ©es Ă  se chercher, avant de se rĂ©orienter dans un cursus d’histoire. Ce n’est pas ce qu’elle voulait faire, mais c’est ce qui l’intĂ©ressait le plus Ă  ce moment-lĂ .

Elle se laissa entraĂźner par ses copines de fac Ă  sortir le soir, chose inĂ©dite pour elle, et Ă  boire, chose plus inĂ©dite encore. Elle y prit goĂ»t. L’alcool la dĂ©tendait, sa timiditĂ© devenait moins Ă©touffante. Elle en vint Ă  frĂ©quenter assidĂ»ment un bar non loin de chez elle avec sa meilleure amie, et devint une habituĂ©e.

C’est lĂ  qu’elle rencontra GrĂ©goire. Il bossait dans une broĂźte de publicitĂ©. Il avait vingt-huit ans, ce qui Ă©tait sept ans de plus qu’elle. Elle n’était pas amoureuse, en tout cas elle ne croyait pas. Mais elle l’apprĂ©ciait beaucoup, oui. Il ne la touchait pas. Mais elle, elle avait envie de le toucher. Lui avait envie de faire l’amour avec elle.

C’est un soir dans sa voiture, en la raccompagnant Ă  la sortie du bar, alors qu’elle n’habitait qu’à deux rues de lĂ , qu’il se dĂ©cida. Il se gara, l’embrassa, lui demanda de venir sur la banquette arriĂšre avec lui. Ils s’y coulĂšrent, et Alice sut ce qu’il dĂ©sirait. Mais elle ne voulait pas que ça finisse comme ça, couper GrĂ©goire dans son Ă©lan, alors qu’ils allaient enfin devenir plus intimes, en lui montrant sa difformitĂ©.

Alors, avec une audace dont elle ne se serait jamais crue capable, elle se mit Ă  caresser la bosse qui dĂ©formait la braguette de GrĂ©goire, et avant de s’en rendre compte, elle s’était penchĂ©e pour dĂ©poser des baisers sur son zip. Elle s’était dandinĂ©e de maniĂšre Ă  coller ses fesses contre la portiĂšre, le plus loin possible de GrĂ©goire qui avait alors abandonnĂ© les hanches d’Alice pour caresser ses cheveux et sa nuque. Son cƓur battait Ă  tout rompre tandis qu’elle massait d’une main tremblante, mais de plus en plus ferme, la bosse de plus en plus dure. Il avança le bassin au bord du siĂšge, et ce simple mouvement, ça et les soupirs qu’il poussait tandis qu’elle mordait doucement le bĂąton raide Ă  travers le tissu de son entrejambe enlevĂšrent tout doute Ă  Alice. Elle s’agenouilla sur le plancher de la voiture, les seins tout contre les cuisses de GrĂ©goire, et lui dĂ©fit sa ceinture. Le son mĂ©tallique de la boucle qui se libĂ©rait lui donnait dĂ©jĂ  tellement de plaisir
 Elle ouvrit sa braguette, dĂ©voilant un caleçon noir dont elle saisit l’élastique, et doucement, libĂ©ra sa verge


Ses joues Ă©taient brĂ»lantes, mais moins que la fine peau douce qui frĂŽlait ses doigts
 La queue de GrĂ©goire se dressait, magnique, hors de son nid de poils bruns. Elle la caressa du bout de son nez, le temps de voir la verge tressauter sous les contractions des abdominaux de l’homme. Oui, un homme
 C’était ça, un homme
 C’était beau, c’était chaud, un homme, ça sentait divinement bon, un parfum de mer, de chaleur, une odeur qui donnait envie d’inspirer et d’expirer profondĂ©ment, ce qu’elle avait fait, le nez enfoui dans la toison du sexe battant doucement contre sa joue.

Elle avait longuement admirĂ© ses cuisses. DĂšs lors, quand elle pensait Ă  des cuisses musclĂ©es, c’est Ă  celles de GrĂ©goire qu’elle pensait. Belles et douces, avec cette ombre et les petits Ă©clats de lumiĂšre des poils qui brillaient
 Elle posa ses lĂšvres sur les points de lumiĂšre, sortit sa langue et les lĂ©cha. Elle embrassa la peau de ses cuisses, glissa ses mains sous elles et les pĂ©trit longuement. Puis elle saisit doucement la queue, apprĂ©ciant tout le poids dans sa paume, Ă©cartant doucement les testicules du bout du doigt et lui fit un suçon dans l’aine, avant de poursuivre le chemin de sa langue jusqu’à ses bourses qu’elle goba, les faisant rouler sur sa langue dans un grognement de plaisir intense. Elle n’avait vu cela nulle part, regardant trĂšs peu de pornos. Elle faisait simplement ce qu’elle avait envie, de la maniĂšre dont elle avait envie, comme elle le ressentait, sans plus aucune arriĂšre-pensĂ©e, sans peur d’ĂȘtre rejetĂ©e, sans honte. Il aimait ce qu’elle lui faisait, et elle adorait l’explorer, alors, pourquoi se sentir mal ? Elle le dĂ©gustait, le mordillait, avec l’envie de le bouffer tout entier. Sa langue abandonna ses bourses pour venir suivre une veine qui palpitait sur la hampe et qui lui faisait de l’Ɠil


Puis elle se redressa et l’enfourna dans sa bouche.

Le hoquet de surprise et de plaisir, son sursaut des reins, le goĂ»t qui submergea en un instant ses papilles, l’odeur qui prit forme sur sa langue
 Alice eut l’impression de ne jamais s’ĂȘtre sentie aussi bien, aussi sĂ»re d’elle, aussi vivante, aussi entiĂšre. Ses mains se refermaient sur les bourses, tandis qu’elle faisait aller et venir ses lĂšvres sur la colonne de chair, en formant parfois un O parfait, et parfois Ă©crasant de sa langue contre son palais ce gland qui butait pernicieusement derriĂšre ses dents, comme s’il voulait l’empĂȘcher de le faire sortir. Mais le faire sortir Ă©tait la derniĂšre chose qu’Alice dĂ©sirait. Elle se mit Ă  aspirer plus fort le sexe palpitant qui, elle en Ă©tait persuadĂ©e, gonflait encore dans sa bouche. Elle sentait battre le cƓur de GrĂ©goire contre sa langue, tandis qu’il soulevait les hanches, voulant aller plus loin. Elle aussi le voulait. Elle s’obligea Ă  descendre aussi bas que possible, et lorsqu’elle sentit un dĂ©but de nausĂ©e, elle avala le gland comme une bouchĂ©e d’aliment, et il passa sans dommage la frontiĂšre de sa glotte.

Grégoire était dans sa gorge.

Elle jouit Ă  cette pensĂ©e. Brutalement, au point de glisser sa main dans son lĂ©ger pantalon blanc pour saisir son sexe trempĂ©, de crainte qu’il ne s’échappe. Et dans le mĂȘme temps, GrĂ©goire lui prit les cheveux Ă  deux mains, se colla tout contre elle et la maintint en poussant un grognement qui multiplia le plaisir d’Alice. Elle sentit un jet puissant remplir sa gorge, et tout Ă  son plaisir, elle avala avidement chaque gorgĂ©e.

C’était quelque chose de trĂšs curieux, d’avaler sans que la barriĂšre de la langue intervienne, jauge la substance, la fractionne, la baptise pour en faire une partie de soi. C’était quelque chose qu’elle n’aurait pu faire qu’avec quelqu’un en qui elle avait toute confiance. C’était un cadeau qu’elle lui offrait, en s’effaçant pour le laisser ĂȘtre entiĂšrement lui en elle. Son ventre s’emplissait de l’essence d’un corps Ă©tranger au sien. EnivrĂ©e du sentiment d’ĂȘtre annexĂ©e, possĂ©dĂ©e par le doux envahisseur.

Il s’était finalement retirĂ© doucement, dans un intime bruit de succion, en laissant Ă©chapper au passage un dernier jet timide sur la langue d’Alice, qu’elle dĂ©gusta avec bonheur.

Elle n’avait jamais rien reçu de meilleur
 Et enfin, elle avait joui avec un homme.



Ils se revirent plusieurs fois, toujours de la mĂȘme maniĂšre. C’est avec lui qu’elle osa dĂ©passer sa timiditĂ© et proposer d’elle-mĂȘme la gĂąterie. Ils se virent ensuite moins, et Alice accepta aprĂšs quelques hĂ©sitations un rendez-vous avec un autre homme. Elle apprit encore beaucoup de choses. Comment retarder un garçon, comment le faire craquer presque Ă  coup sĂ»r, comment le laisser dur mĂȘme aprĂšs son orgasme, et le faire repartir de plus belle
 Et surtout, comment aborder les garçons qui lui plaisaient.

Comme ce petit brun mignon. Quel Ăąge pouvait-il avoir ? Vingt-deux, vingt-trois comme elle ? Elle avait dĂ©passĂ© le stade oĂč ne l’intĂ©ressaient que les hommes plus vieux, les vrais hommes mĂ»rs. Maintenant, elle savait apprĂ©cier les charmes et les plaisirs diffĂ©rents de chaque garçon. Celui-ci n’avait peut-ĂȘtre pas des cuisses aux muscles trĂšs marquĂ©s, ce n’était rien. Il ne semblait pas trĂšs entreprenant non plus. Il lui rappelait un peu elle plus jeune, et sa timiditĂ© d’avant. Mais tout cela n’était rien. Car il avait, cachĂ© dans les replis de son jean, une queue qui ne demandait qu’à s’éveiller entre ses doigts et Ă  s’affirmer dans sa bouche. Un sexe qui ne la rejettera pas, et qui prendra progressivement de l’assurance sous sa langue avant de ne plus avoir comme but que de se libĂ©rer. Et elle l’accueillera de bon cƓur, cette dĂ©charge, elle en fera une partie d’elle, elle la digĂ©rera et sentira pendant de longues heures la chaleur du garçon dans son corps. Elle se recroquevillera ce soir dans son lit, avec encore Ă  la bouche le goĂ»t de son sperme, elle se roulera en boule autour de son plaisir, repensera aux moindres dĂ©tails en se caressant.

Comment allait-elle lui donner rendez-vous ? Il Ă©tait 18 heures 07, elle devrait fermer. Allait-elle lui dire d’attendre qu’elle verrouille la porte et baisse le store afin que d’autres clients ne rentrent pas pendant qu’elle finissait de rĂ©gler son problĂšme de carte d’abonnement ? Une fois dans la pĂ©nombre, avec pour seule lumiĂšre l’écran d’ordinateur, ça irait tout seul. Il s’appelle Fabien. Elle lui demandera de venir voir si c’est bien ce Fabien-lĂ , avec ce numĂ©ro de client-lĂ , et elle le frĂŽlera doucement, et ça ira tout seul car il est rĂ©ceptif Ă  son charme, elle l’a compris pendant qu’il lui expliquait son souci.

Ou bien, peut-ĂȘtre, allait-elle lui demander simplement de repasser plus tard, le temps qu’elle rĂšgle tout cela et fasse imprimer une nouvelle carte. Non, ça ne la dĂ©rangeait pas du tout, de toute maniĂšre elle habitait tout prĂšs, il n’aurait qu’à repasser en fin de soirĂ©e, vers 10 heures ? Elle lancera la machine, ira passer la soirĂ©e de son cĂŽtĂ©, et ils reviendront en mĂȘme temps, elle devait revenir de toute façon pour rĂ©approvisionner le distributeur automatique. Sauf qu’elle reviendra bien avant, pour avoir le plaisir de le voir hĂ©siter dans la rue, puis toquer Ă  la vitre. Elle sera suffisamment explicite pour qu’il n’ait aucun doute quant Ă  ce petit manĂšge, aux motifs de son retour. Il viendra pour se faire sucer, avec dans ses yeux, le mĂ©lange de gĂȘne, de dĂ©sir et d’incertitude. Aurait-il mal interprĂ©tĂ© ? Et quand elle s’agenouillera entre ses cuisses sans le quitter du regard, elle verra ses yeux s’allumer.

Il la remerciera des yeux, puis il se sentira bientĂŽt plus fort. Mais elle sera toujours plus forte que lui dans cette position. Peut-ĂȘtre mĂȘme lui glissera-t-elle un doigt dans l’anus comme elle faisait parfois, gĂ©nĂ©ralement avec ceux qu’elle connaissait bien, ou avec ceux vraiment timides ? Elle adorait les voir se contracter et cĂ©der enfin Ă  son titillement pour ne pas avoir Ă  quitter sa bouche brĂ»lante. Si c’est la premiĂšre fois, il dĂ©couvrira alors, lui aussi, avec le rouge au front, qu’il aime ça. Et elle continuera Ă  le pomper ainsi, comme si sa queue Ă©tait le prolongement de son doigt Ă  elle. Et quand il Ă©jaculera, elle le sentira se contracter, le petit orifice, battant la mesure Ă  chaque Ă©jaculation, et il

— Alors
 il n’y a vraiment aucun moyen de rĂ©gler ça avant lundi ? demanda Fabien d’un air gĂȘnĂ©.
— Hum
 Ă©coutez, vous savez quoi ? On va essayer de voir ça tout de suite. Laissez-moi juste aller fermer la porte.
Published by couaelo
9 years ago
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baroubio
baroubio 9 years ago
Vivement la suite !!
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