Vacances d'été (1)
Tout avait commencé deux semaines auparavant.
Évidemment. Réserver un hébergement deux semaines à l’avance, ce n’est jamais recommandé. Surtout dans le midi et en pleine saison. Les amis avec qui ils avaient décidé de partir en vacances devaient se charger de réserver un gîte dans le Gard pour les vacances. Finalement, comme rien n’allait plus entre eux, ils n’avaient rien réservé et s’étaient finalement séparés courant juin. Le problème, c’est que Patrick et Lise n’en avaient été avertis qu’au dernier moment. Et dire qu’ils espéraient que ces deux semaines de vacances seraient l’occasion pour leurs amis de se ressourcer et gommer tous ces petits différents qui leur rendaient la vie impossible. Ils n’auront pas tenu jusque-là. Tant pis, trop tard. Le problème, c’est qu’en voulant être sympas et sauver un couple à la dérive, ils s’étaient retrouvés sans destination de vacances. Heureusement, ils ne sont pas du genre à s’engueuler pour tout et n’importe quoi, pas comme leurs anciens amis. Personne n’avait rejeté la faute sur l’autre, même si c’était Patrick qui était ami avec eux depuis de longues années.
Ces vacances dans le midi, ils en avaient rêvé depuis des mois. Les cartes de randonnée étaient achetées, ils avaient aussi pris un guide touristique et commandé de la documentation par Internet. Ils iraient là-bas et nulle part ailleurs !
Du coup, au début du mois de juillet, Patrick et Lise avaient passé tout leur samedi à rechercher sur le web tous les gîtes et campings du Gard, de l’Hérault et de l’Aude à la recherche d’une location encore libre. Ce n’était vraiment pas simple. Il restait bien encore quelques gîtes, mais hors de prix. Quelques campings, mais les seuls à un prix raisonnable étaient vraiment loin dans l’arrière-pays. Ils commençaient à désespérer, la fin de la journée approchait, quand enfin, un camping situé en bord de mer leur annonce qu’il reste encore des mobiles homes à louer pour un prix tout à fait correct. Camping deux étoiles, tennis, piscine, supérette et la mer à deux pas. Que demander de plus ? La décision est immédiatement prise. Le gérant leur réserve verbalement l’emplacement jusqu’à la réception de leur réservation définitive. Dès le lundi, le chèque d’acompte est envoyé. L’affaire est close. Ils partiront en vacances comme prévu.
Deux semaines plus tard, en début d’après-midi, à l’heure où le chaud soleil du Midi tape le plus fort. Ils sont enfin sur place. Devant ce panneau qui leur explique pourquoi ils ont pu trouver de la place ici. « Camping FFN du Bois-joli ». FFN, c’est écrit en plus petit, ça veut dire : Fédération Française de Naturisme. Ils ont réservé deux semaines de vacances dans un camping naturiste !
Ils sont dubitatifs. Les voitures entrent et sortent du camping. Ces gens qu’ils voient dans les véhicules, habillés comme n’importe quels touristes, ils se baladent tout nus quand ils sont de l’autre côté du mur d’enceinte. Et eux aussi, il faudra qu’ils se déshabillent s’ils y entrent. Ils n’ont jamais fait de naturisme, ni même songé à en faire. Ils n’ont jamais côtoyé de plage naturiste et n’ont donc, jusqu’à présent, jamais eu l’occasion de croiser des gens tout nus.
Que faire ? Partir ? C’est la question qu’ils se posent.
Le chèque a déjà été encaissé. C’est normal. S’ils s’en vont, ils vont perdre l’argent de leur réservation, près d’un quart du budget hébergement, et ils ne sauront pas, malgré tout, où dormir. Demander de récupérer leur réservation ? Ce n’est pas gagné. Ils vont se payer la honte de leur vie, et en plus ils ne sauront toujours pas où passer leurs vacances. Ce serait trop bête de faire demi-tour si près du but.
Patrick se tourne vers sa femme.
— Qu’est-ce qu’on fait ?
— On n’a pas trop le choix.
— En effet. On est coincés. On entre ?
— Allons-y. On verra bien. De toute façon, personne ne nous connaît par ici.
1. Bienvenue au camping
A priori, rien ne permettrait de distinguer ce camping d’un autre camping. Sa seule particularité, ce sont ces haies épaisses qui l’entourent et empêchent de voir ce qui se passe à l’intérieur. Les haies barrent même la route d’entrée à la façon d’une chicane de telle façon que l’intimité des naturistes est garantie en tout point. Patrick et Lise laissent leur voiture à l’extérieur et décident donc de s’aventurer à pied jusque dans l’enceinte. Il y a un petit bâtiment dédié à l’accueil peu après la barrière. Quelques voitures sont garées à proximité. Tout pourrait faire penser à un camping classique, si ce n’est que des gens entièrement nus viennent de sortir de l’accueil. Plus loin, un petit groupe de personnes, eux aussi sont tous nus et discutent entre eux comme si de rien n’était.
Tout en avançant, Patrick prend la parole à voix basse.
— On y va alors ?
— Oui, il faut bien.
Ils se décident donc à entrer dans le bungalow. Un homme les accueille cordialement. Il est torse nu, mais derrière le guichet, impossible de savoir si l’est plus que cela.
— Bonjour. Bienvenue au camping du Bois-joli. Vous avez réservé ?
— Oui, un mobile home pour deux personnes.
— C’est vous qui avez appelé il y a deux semaines ? Vous aviez l’air soulagé que l’on ait encore des emplacements de libres.
— C’est vrai. On avait peur de ne pas réussir à trouver un camping dans la région.
L’homme lui répond tout en sortant quelques feuilles d’une pochette plastique posée dans une corbeille.
— Il ne faut pas vous inquiéter, on a toujours quelques emplacements libres. Bon… On va commencer par terminer de remplir votre dossier. Vous avez votre carte FFN ?
— Pardon ?
— Votre carte de la Fédération Française de Naturisme.
— Ben… Non…
— Hum, c’est embêtant, ça. En principe vous devez avoir une carte de la FFN ou d’une fédération étrangère pour pouvoir séjourner ici. Vous ne le saviez pas ?
— Ben… En fait… On ne savait même pas que le camping était naturiste. Vous étiez les seuls à encore avoir des emplacements libres, c’est pour cela que nous sommes venus.
— Vous voulez dire que vous n’avez jamais fait de naturisme ?
— Non. Jamais.
— Et êtes-vous prêts à vous conformer à la règle de ce lieu ? C’est-à-dire rester nu tant que les conditions climatiques le permettent.
— Pour ma part, je suis prêt à tenter l’expérience.
Lise prend la parole à son tour, un peu mal à l’aise.
— Moi aussi.
— Ça m’ennuierait de devoir vous mettre à la porte, d’autant plus que cela pourrait être l’occasion pour vous de découvrir les joies du naturisme. Je pourrais vous faire une carte FFN provisoire, vous n’auriez qu’à régler la cotisation annuelle.
— Si c’est la solution, on va faire comme cela.
Une fois la carte FFN créée et le dossier rempli, le gérant leur indique sur le plan du camping l’emplacement de leur mobile home. Ils retournent alors à leur voiture tout en discutant, soulagés, mais pas tant que cela.
— Ça y est, les vacances vont commencer pour de bon.
— Je suis un peu nerveuse, quand même.
— Moi aussi, mais je pense que l’on va s’y habituer.
La conversation continue tandis qu’ils montent en voiture, Lise demeure perplexe.
— Il y a autre chose qui m’inquiète. On a le sexe entièrement rasé, on va se faire remarquer. Peut-être même que l’on va passer pour des pervers.
— Quand même, il ne faut pas abuser, on n’est pas des obsédés. Si on se rase le sexe, c’est juste parce que c’est plus agréable.
— On verra bien.
Tandis qu’ils avancent en voiture dans les allées du camping, ils croisent quelques piétons. Parmi eux, un homme a le sexe rasé. Patrick le remarque immédiatement.
— Regarde un peu.
— Bon. Au moins, on ne sera pas les seuls.
La traversée du camping est rapide et ils ne tardent pas à trouver l’emplacement du mobile home qui leur est attribué. Il ne leur faut que quelques minutes pour décharger la voiture. Le silence qui règne en dit long sur l’inquiétude qui les gagne progressivement.
Patrick se tourne alors vers sa femme, les poings sur les hanches.
— Bon, alors, on le fait ?
Sans attendre de réponse de la part sa femme, il commence à se déshabiller, Lise se met alors à faire de même. Retirant les quelques vêtements qu’ils portent, ils ne tardent pas à se retrouver nus, dévoilant enfin leurs sexes intégralement épilés.
Il leur faut encore sortir du mobile home et donc se montrer nus face aux autres. C’est Patrick qui ose le faire en premier, il passe la porte et s’arrête sur la petite terrasse, attendant que sa femme se décide à le suivre, ce qu’elle ne tarde pas à faire. Deux personnes passent à proximité et les saluent cordialement, salut qu’ils leur retournent. Ce premier contact a un effet apaisant et ils choisissent de faire le tour du camping à pied pour découvrir les lieux.
Cette petite balade est l’occasion de croiser d’autres résidents. Ce qui les rassure, c’est qu’il y a pas mal d’autres personnes, hommes, femmes et couples, qui ont également le sexe rasé, que ce soit partiellement ou en totalité. Curieusement, ils se sentent plus proches de ceux-ci, peut-être parce qu’ils ont au moins un point commun.
Lise profite d’un moment où il n’y a personne à proximité pour s’adresser à son mari.
— C’est curieux, mais j’ai l’impression de me faire mater le sexe.
— C’est un peu normal, moi aussi j’ai cette impression.
— Je me demande si ça ne serait pas parce que l’on a le sexe rasé.
— Peut-être, sans les poils, il y a plus à voir.
— Tu crois ?
— Et puis nous sommes nouveaux dans le camping.
— Évidemment. Vu comme cela.
Alors qu’ils sont en train de retourner vers leur mobile home, ils croisent le gérant du camping. Cette fois-ci, il n’y a pas de comptoir pour leur barrer la vue. C’est l’occasion pour eux de le voir enfin totalement nu. C’est avec surprise et satisfaction qu’ils constatent que lui aussi se rase le sexe. Encore un de plus, les voilà définitivement rassurés à ce sujet. Le gérant s’approche alors d’eux.
— Je venais voir si vous étiez bien installés et si vous vous étiez habitués. J’ai l’impression que ça va.
— Oui, on oublie vite que l’on est nus.
— Ça devient vite naturel et avec cette chaleur, c’est tellement plus agréable.
— C’est vrai. À propos, où est le bloc sanitaire ? J’irais bien prendre une douche pour me remettre du voyage.
Le gérant lui désigne un bâtiment à cinquante mètres de là.
— Le plus proche est là-bas. Vous serez peut-être surpris, mais on s’y fait vite.
— Merci.
Patrick et Lise retournent à leur mobile home tout en se demandant le sens de cette dernière phrase. Néanmoins, ils sortent serviettes et gel douche de leurs affaires et se dirigent d’un pas décidé vers les douches.
C’est en s’en approchant du bloc sanitaire qu’ils doivent faire face à une nouvelle surprise. Tout le mur est équipé de douches côte à côte, pas de portes ni de séparations, il s’agit de douches collectives, mixtes qui plus est, et visibles de l’extérieur. Un frisson les parcourt, ils ne s’attendaient pas à cela, c’est probablement ce à quoi le gérant faisait allusion. Une curieuse sensation les envahit, un mélange contradictoire et subtil de répulsion, de curiosité, d’attirance et d’angoisse. Les picotements qu’ils ressentent sont la preuve tangible qu’ils n’ont pas été préparés à ce genre de situation, mais une certaine fascination pour cette nouvelle expérience les incite malgré tout à aller de l’avant.
Patrick préfère prendre le problème à la légère.
— Après tout, c’est comme à la piscine. J’espère juste que les WC ne sont pas, eux aussi, collectifs.
Lise regarde aux alentours.
— Il n’y a personne. C’est le meilleur moment pour y aller, on se sentira moins observés.
— Alors, allons-y. De toute façon, nous n’avons pas le choix. On ne va quand même pas rester une semaine sans se laver. Ça me rappelle quand j’étais en colonie de vacances.
Malgré cette nonchalance apparente, des sensations contradictoires commencent à les envahir dès lors qu’ils commencent à faire couler l’eau sur eux. Malgré tout, cette expérience inattendue leur semble plutôt agréable. Ils commencent tout juste à s’habituer à cette situation nouvelle lorsque deux jeunes filles arrivent et les rejoignent sous la douche tout en les saluant cordialement. Blondes toutes les deux, intégralement bronzées, elles se ressemblent énormément, peut-être sont-elles sœurs… Sont-elles venues seules, avec des amis ou accompagnées de leurs parents ?
Malgré leur âge, ces deux jeunettes s’occupent déjà sérieusement de leurs poils pubiens. Elles se sont épilé les lèvres et n’ont laissé qu’un triangle de poils blonds bien taillés sur le mont de Vénus. Patrick ne peut s’empêcher de les observer. L’eau ruisselle sur leur peau hâlée, leurs petits seins bien fermes s’agitent au rythme de leurs mouvements. Tout naturellement, elles se savonnent mutuellement le dos, les flancs et les fesses. Tout ceci a pour effet d’exciter Patrick qui essaye désespérément de cacher son érection sous de la mousse. Ceci amuse Lise même si elle se sent quand même un peu jalouse de ces deux minettes.
Tandis que Lise s’est mise à savonner son mari, les deux jeunes filles ont quitté les douches. Elle en profite pour s’exprimer de vive voix.
— Espèce de pervers, elles sont tout juste majeures. Tu n’as pas honte ?
— Même pas. Je ne fais que regarder, après tout.
— Et si leurs parents voyaient ton érection ?
— J’avoue que je préférerais éviter cela. En plus, nous les avons peut-être déjà croisés dans le camping.
Lise, qui savonne toujours son mari, prend en main son sexe en érection et commence à le masturber machinalement. Réalisant qu’elle est en public et qu’elle ne peut pas se permettre en tel acte, elle cesse immédiatement au grand regret de Patrick.
— Bon, et si nous allions profiter du soleil et de la mer ?
De retour au mobile home, ils préparent leur sac de plage et enfilent leur maillot de bain. Retournant sur la terrasse, Patrick cherche à s’orienter.
— Si j’ai bien compris, il y a un accès direct à la plage.
— Oui, du côté opposé à l’entrée principale, si je me souviens bien du plan.
— Alors, ça doit être par là.
Tandis qu’ils ont pris la direction de la plage, ils croisent à plusieurs reprises des groupes qui les regardent étrangement, ce qui les rend perplexes. C’est en arrivant sur la plage qu’ils comprennent la raison de ceci. Les résidents du camping se rendent nus sur la plage pour la simple raison qu’il s’agit d’une plage naturiste. Lise réagit la première.
— Je comprends mieux les regards interrogatifs des gens que l’on a croisés. C’est absurde d’être dans un camping naturiste au bord de la mer si la plage ne l’est pas aussi.
— Bon. Autant retirer les maillots tout de suite, on aura l’air moins ridicule.
— C’est vrai.
Ils se mettent donc à l’écart du chemin pour se déshabiller discrètement et cacher rapidement dans leur sac de plage ces maillots superflus, ce que ne manque pas de souligner Patrick.
— Bon. On est mieux comme cela. J’avais presque honte d’aller en maillot sur cette plage. Maintenant, nous passerons inaperçus
A suivre...
Évidemment. Réserver un hébergement deux semaines à l’avance, ce n’est jamais recommandé. Surtout dans le midi et en pleine saison. Les amis avec qui ils avaient décidé de partir en vacances devaient se charger de réserver un gîte dans le Gard pour les vacances. Finalement, comme rien n’allait plus entre eux, ils n’avaient rien réservé et s’étaient finalement séparés courant juin. Le problème, c’est que Patrick et Lise n’en avaient été avertis qu’au dernier moment. Et dire qu’ils espéraient que ces deux semaines de vacances seraient l’occasion pour leurs amis de se ressourcer et gommer tous ces petits différents qui leur rendaient la vie impossible. Ils n’auront pas tenu jusque-là. Tant pis, trop tard. Le problème, c’est qu’en voulant être sympas et sauver un couple à la dérive, ils s’étaient retrouvés sans destination de vacances. Heureusement, ils ne sont pas du genre à s’engueuler pour tout et n’importe quoi, pas comme leurs anciens amis. Personne n’avait rejeté la faute sur l’autre, même si c’était Patrick qui était ami avec eux depuis de longues années.
Ces vacances dans le midi, ils en avaient rêvé depuis des mois. Les cartes de randonnée étaient achetées, ils avaient aussi pris un guide touristique et commandé de la documentation par Internet. Ils iraient là-bas et nulle part ailleurs !
Du coup, au début du mois de juillet, Patrick et Lise avaient passé tout leur samedi à rechercher sur le web tous les gîtes et campings du Gard, de l’Hérault et de l’Aude à la recherche d’une location encore libre. Ce n’était vraiment pas simple. Il restait bien encore quelques gîtes, mais hors de prix. Quelques campings, mais les seuls à un prix raisonnable étaient vraiment loin dans l’arrière-pays. Ils commençaient à désespérer, la fin de la journée approchait, quand enfin, un camping situé en bord de mer leur annonce qu’il reste encore des mobiles homes à louer pour un prix tout à fait correct. Camping deux étoiles, tennis, piscine, supérette et la mer à deux pas. Que demander de plus ? La décision est immédiatement prise. Le gérant leur réserve verbalement l’emplacement jusqu’à la réception de leur réservation définitive. Dès le lundi, le chèque d’acompte est envoyé. L’affaire est close. Ils partiront en vacances comme prévu.
Deux semaines plus tard, en début d’après-midi, à l’heure où le chaud soleil du Midi tape le plus fort. Ils sont enfin sur place. Devant ce panneau qui leur explique pourquoi ils ont pu trouver de la place ici. « Camping FFN du Bois-joli ». FFN, c’est écrit en plus petit, ça veut dire : Fédération Française de Naturisme. Ils ont réservé deux semaines de vacances dans un camping naturiste !
Ils sont dubitatifs. Les voitures entrent et sortent du camping. Ces gens qu’ils voient dans les véhicules, habillés comme n’importe quels touristes, ils se baladent tout nus quand ils sont de l’autre côté du mur d’enceinte. Et eux aussi, il faudra qu’ils se déshabillent s’ils y entrent. Ils n’ont jamais fait de naturisme, ni même songé à en faire. Ils n’ont jamais côtoyé de plage naturiste et n’ont donc, jusqu’à présent, jamais eu l’occasion de croiser des gens tout nus.
Que faire ? Partir ? C’est la question qu’ils se posent.
Le chèque a déjà été encaissé. C’est normal. S’ils s’en vont, ils vont perdre l’argent de leur réservation, près d’un quart du budget hébergement, et ils ne sauront pas, malgré tout, où dormir. Demander de récupérer leur réservation ? Ce n’est pas gagné. Ils vont se payer la honte de leur vie, et en plus ils ne sauront toujours pas où passer leurs vacances. Ce serait trop bête de faire demi-tour si près du but.
Patrick se tourne vers sa femme.
— Qu’est-ce qu’on fait ?
— On n’a pas trop le choix.
— En effet. On est coincés. On entre ?
— Allons-y. On verra bien. De toute façon, personne ne nous connaît par ici.
1. Bienvenue au camping
A priori, rien ne permettrait de distinguer ce camping d’un autre camping. Sa seule particularité, ce sont ces haies épaisses qui l’entourent et empêchent de voir ce qui se passe à l’intérieur. Les haies barrent même la route d’entrée à la façon d’une chicane de telle façon que l’intimité des naturistes est garantie en tout point. Patrick et Lise laissent leur voiture à l’extérieur et décident donc de s’aventurer à pied jusque dans l’enceinte. Il y a un petit bâtiment dédié à l’accueil peu après la barrière. Quelques voitures sont garées à proximité. Tout pourrait faire penser à un camping classique, si ce n’est que des gens entièrement nus viennent de sortir de l’accueil. Plus loin, un petit groupe de personnes, eux aussi sont tous nus et discutent entre eux comme si de rien n’était.
Tout en avançant, Patrick prend la parole à voix basse.
— On y va alors ?
— Oui, il faut bien.
Ils se décident donc à entrer dans le bungalow. Un homme les accueille cordialement. Il est torse nu, mais derrière le guichet, impossible de savoir si l’est plus que cela.
— Bonjour. Bienvenue au camping du Bois-joli. Vous avez réservé ?
— Oui, un mobile home pour deux personnes.
— C’est vous qui avez appelé il y a deux semaines ? Vous aviez l’air soulagé que l’on ait encore des emplacements de libres.
— C’est vrai. On avait peur de ne pas réussir à trouver un camping dans la région.
L’homme lui répond tout en sortant quelques feuilles d’une pochette plastique posée dans une corbeille.
— Il ne faut pas vous inquiéter, on a toujours quelques emplacements libres. Bon… On va commencer par terminer de remplir votre dossier. Vous avez votre carte FFN ?
— Pardon ?
— Votre carte de la Fédération Française de Naturisme.
— Ben… Non…
— Hum, c’est embêtant, ça. En principe vous devez avoir une carte de la FFN ou d’une fédération étrangère pour pouvoir séjourner ici. Vous ne le saviez pas ?
— Ben… En fait… On ne savait même pas que le camping était naturiste. Vous étiez les seuls à encore avoir des emplacements libres, c’est pour cela que nous sommes venus.
— Vous voulez dire que vous n’avez jamais fait de naturisme ?
— Non. Jamais.
— Et êtes-vous prêts à vous conformer à la règle de ce lieu ? C’est-à-dire rester nu tant que les conditions climatiques le permettent.
— Pour ma part, je suis prêt à tenter l’expérience.
Lise prend la parole à son tour, un peu mal à l’aise.
— Moi aussi.
— Ça m’ennuierait de devoir vous mettre à la porte, d’autant plus que cela pourrait être l’occasion pour vous de découvrir les joies du naturisme. Je pourrais vous faire une carte FFN provisoire, vous n’auriez qu’à régler la cotisation annuelle.
— Si c’est la solution, on va faire comme cela.
Une fois la carte FFN créée et le dossier rempli, le gérant leur indique sur le plan du camping l’emplacement de leur mobile home. Ils retournent alors à leur voiture tout en discutant, soulagés, mais pas tant que cela.
— Ça y est, les vacances vont commencer pour de bon.
— Je suis un peu nerveuse, quand même.
— Moi aussi, mais je pense que l’on va s’y habituer.
La conversation continue tandis qu’ils montent en voiture, Lise demeure perplexe.
— Il y a autre chose qui m’inquiète. On a le sexe entièrement rasé, on va se faire remarquer. Peut-être même que l’on va passer pour des pervers.
— Quand même, il ne faut pas abuser, on n’est pas des obsédés. Si on se rase le sexe, c’est juste parce que c’est plus agréable.
— On verra bien.
Tandis qu’ils avancent en voiture dans les allées du camping, ils croisent quelques piétons. Parmi eux, un homme a le sexe rasé. Patrick le remarque immédiatement.
— Regarde un peu.
— Bon. Au moins, on ne sera pas les seuls.
La traversée du camping est rapide et ils ne tardent pas à trouver l’emplacement du mobile home qui leur est attribué. Il ne leur faut que quelques minutes pour décharger la voiture. Le silence qui règne en dit long sur l’inquiétude qui les gagne progressivement.
Patrick se tourne alors vers sa femme, les poings sur les hanches.
— Bon, alors, on le fait ?
Sans attendre de réponse de la part sa femme, il commence à se déshabiller, Lise se met alors à faire de même. Retirant les quelques vêtements qu’ils portent, ils ne tardent pas à se retrouver nus, dévoilant enfin leurs sexes intégralement épilés.
Il leur faut encore sortir du mobile home et donc se montrer nus face aux autres. C’est Patrick qui ose le faire en premier, il passe la porte et s’arrête sur la petite terrasse, attendant que sa femme se décide à le suivre, ce qu’elle ne tarde pas à faire. Deux personnes passent à proximité et les saluent cordialement, salut qu’ils leur retournent. Ce premier contact a un effet apaisant et ils choisissent de faire le tour du camping à pied pour découvrir les lieux.
Cette petite balade est l’occasion de croiser d’autres résidents. Ce qui les rassure, c’est qu’il y a pas mal d’autres personnes, hommes, femmes et couples, qui ont également le sexe rasé, que ce soit partiellement ou en totalité. Curieusement, ils se sentent plus proches de ceux-ci, peut-être parce qu’ils ont au moins un point commun.
Lise profite d’un moment où il n’y a personne à proximité pour s’adresser à son mari.
— C’est curieux, mais j’ai l’impression de me faire mater le sexe.
— C’est un peu normal, moi aussi j’ai cette impression.
— Je me demande si ça ne serait pas parce que l’on a le sexe rasé.
— Peut-être, sans les poils, il y a plus à voir.
— Tu crois ?
— Et puis nous sommes nouveaux dans le camping.
— Évidemment. Vu comme cela.
Alors qu’ils sont en train de retourner vers leur mobile home, ils croisent le gérant du camping. Cette fois-ci, il n’y a pas de comptoir pour leur barrer la vue. C’est l’occasion pour eux de le voir enfin totalement nu. C’est avec surprise et satisfaction qu’ils constatent que lui aussi se rase le sexe. Encore un de plus, les voilà définitivement rassurés à ce sujet. Le gérant s’approche alors d’eux.
— Je venais voir si vous étiez bien installés et si vous vous étiez habitués. J’ai l’impression que ça va.
— Oui, on oublie vite que l’on est nus.
— Ça devient vite naturel et avec cette chaleur, c’est tellement plus agréable.
— C’est vrai. À propos, où est le bloc sanitaire ? J’irais bien prendre une douche pour me remettre du voyage.
Le gérant lui désigne un bâtiment à cinquante mètres de là.
— Le plus proche est là-bas. Vous serez peut-être surpris, mais on s’y fait vite.
— Merci.
Patrick et Lise retournent à leur mobile home tout en se demandant le sens de cette dernière phrase. Néanmoins, ils sortent serviettes et gel douche de leurs affaires et se dirigent d’un pas décidé vers les douches.
C’est en s’en approchant du bloc sanitaire qu’ils doivent faire face à une nouvelle surprise. Tout le mur est équipé de douches côte à côte, pas de portes ni de séparations, il s’agit de douches collectives, mixtes qui plus est, et visibles de l’extérieur. Un frisson les parcourt, ils ne s’attendaient pas à cela, c’est probablement ce à quoi le gérant faisait allusion. Une curieuse sensation les envahit, un mélange contradictoire et subtil de répulsion, de curiosité, d’attirance et d’angoisse. Les picotements qu’ils ressentent sont la preuve tangible qu’ils n’ont pas été préparés à ce genre de situation, mais une certaine fascination pour cette nouvelle expérience les incite malgré tout à aller de l’avant.
Patrick préfère prendre le problème à la légère.
— Après tout, c’est comme à la piscine. J’espère juste que les WC ne sont pas, eux aussi, collectifs.
Lise regarde aux alentours.
— Il n’y a personne. C’est le meilleur moment pour y aller, on se sentira moins observés.
— Alors, allons-y. De toute façon, nous n’avons pas le choix. On ne va quand même pas rester une semaine sans se laver. Ça me rappelle quand j’étais en colonie de vacances.
Malgré cette nonchalance apparente, des sensations contradictoires commencent à les envahir dès lors qu’ils commencent à faire couler l’eau sur eux. Malgré tout, cette expérience inattendue leur semble plutôt agréable. Ils commencent tout juste à s’habituer à cette situation nouvelle lorsque deux jeunes filles arrivent et les rejoignent sous la douche tout en les saluant cordialement. Blondes toutes les deux, intégralement bronzées, elles se ressemblent énormément, peut-être sont-elles sœurs… Sont-elles venues seules, avec des amis ou accompagnées de leurs parents ?
Malgré leur âge, ces deux jeunettes s’occupent déjà sérieusement de leurs poils pubiens. Elles se sont épilé les lèvres et n’ont laissé qu’un triangle de poils blonds bien taillés sur le mont de Vénus. Patrick ne peut s’empêcher de les observer. L’eau ruisselle sur leur peau hâlée, leurs petits seins bien fermes s’agitent au rythme de leurs mouvements. Tout naturellement, elles se savonnent mutuellement le dos, les flancs et les fesses. Tout ceci a pour effet d’exciter Patrick qui essaye désespérément de cacher son érection sous de la mousse. Ceci amuse Lise même si elle se sent quand même un peu jalouse de ces deux minettes.
Tandis que Lise s’est mise à savonner son mari, les deux jeunes filles ont quitté les douches. Elle en profite pour s’exprimer de vive voix.
— Espèce de pervers, elles sont tout juste majeures. Tu n’as pas honte ?
— Même pas. Je ne fais que regarder, après tout.
— Et si leurs parents voyaient ton érection ?
— J’avoue que je préférerais éviter cela. En plus, nous les avons peut-être déjà croisés dans le camping.
Lise, qui savonne toujours son mari, prend en main son sexe en érection et commence à le masturber machinalement. Réalisant qu’elle est en public et qu’elle ne peut pas se permettre en tel acte, elle cesse immédiatement au grand regret de Patrick.
— Bon, et si nous allions profiter du soleil et de la mer ?
De retour au mobile home, ils préparent leur sac de plage et enfilent leur maillot de bain. Retournant sur la terrasse, Patrick cherche à s’orienter.
— Si j’ai bien compris, il y a un accès direct à la plage.
— Oui, du côté opposé à l’entrée principale, si je me souviens bien du plan.
— Alors, ça doit être par là.
Tandis qu’ils ont pris la direction de la plage, ils croisent à plusieurs reprises des groupes qui les regardent étrangement, ce qui les rend perplexes. C’est en arrivant sur la plage qu’ils comprennent la raison de ceci. Les résidents du camping se rendent nus sur la plage pour la simple raison qu’il s’agit d’une plage naturiste. Lise réagit la première.
— Je comprends mieux les regards interrogatifs des gens que l’on a croisés. C’est absurde d’être dans un camping naturiste au bord de la mer si la plage ne l’est pas aussi.
— Bon. Autant retirer les maillots tout de suite, on aura l’air moins ridicule.
— C’est vrai.
Ils se mettent donc à l’écart du chemin pour se déshabiller discrètement et cacher rapidement dans leur sac de plage ces maillots superflus, ce que ne manque pas de souligner Patrick.
— Bon. On est mieux comme cela. J’avais presque honte d’aller en maillot sur cette plage. Maintenant, nous passerons inaperçus
A suivre...
4 years ago